Judaïsme au temps de Jésus et des premiers chrétiens

Jésus était juif

Jésus était un juif qui a grandit et évolué dans le judaïsme de son temps. D’un point de vue historique, il n’a pas cherché à instaurer une nouvelle religion. Mais il se situe plutôt comme un réformateur du judaïsme. Et il n’était pas le seul à son époque. Car le judaïsme antique est une réalité diversifiée. Comme les premiers chrétiens sont des juifs ou des « craignants Dieu » issus de toute cette diversité, on va la retrouver aussi dans les premières générations chrétiennes. Il faut d’ailleurs se souvenir que la séparation entre le christianisme et le judaïsme ne se fera que progressivement dans un mouvement qui va durer jusqu’au milieu du 1er siècle.

Le Nouveau Testament reflet de la diversité juive

Le Nouveau Testament reflète cette diversité. Les évangiles en particulier citent trois composantes du judaïsme antique: les samaritains, les sadducéens et pharisiens.

Les samaritains

Les samaritains (que certains juifs ne considèrent pas comme des leurs) sont les descendants des habitants du royaume du Nord. Ils pratiquent un judaïsme sacrificiel mais ils offrent leurs sacrifice sur le Mont Garezim et non pas à Jérusalem. Par ailleurs, ils ne reconnaissent que le Pentateuque comme livres saints.

Les sadducéens

Les sadducéens constituent une élite sacerdotale regroupées autour du temple de Jérusalem. Leurs pratiques sont essentiellement sacrificielles et rituelles qui est pour eux le cœur de la vie juive. Il sont proches des autorités politiques afin de garantir l’exercice public du culte.

Les pharisiens

Les pharisiens sont les plus décriés dans les évangiles, en particulier dans celui selon Matthieu. Pourtant, ce sont eux dont les chrétiens sont les plus proches. Certains chercheurs présentent même Jésus comme un rabbin pharisien! Ils sont centrés sur l’interprétation de la Loi mosaïque et ses conséquences pour la vie quotidienne. Ces interprétations sont compilées dans une tradition orale qui va mener à la constitution du Talmud. Ils vont particulièrement être présents dans les synagogues où le culte est centrée sur la lecture de la Thora.

Et bien plus encore

Pourtant la diversité est encore plus large que ces trois courants. On connait aussi les esséniens qui considèrent le culte à Jérusalem comme illégitime (sans pour autant rejeter le culte sacrificiel) et développe des attentes messianiques de restauration légitime. Un judaïsme plus hellénistique qui cherche à inculturer le judaïsme dans la culture philosophique grecque va se développer autour d’Alexandrie. C’est lui qui sera à l’origine de la traduction de l’AT en grec (la Septante). On connait aussi des courants plus ésotériques, apocalyptiques, politiques (comme les Zélotes qui prône un messianisme violent contre l’occupant romain). Il existe aussi des courants baptistes qui valorisent les ablutions d’eaux rituelles et dont la figure de Jean le baptiste est l’écho.

Enfin, on connait aussi des judaïsme aux limites (ou au delà) de l’empire romain qui dialogue avec le zoroastrisme, l’hindouisme, etc. Mais ces derniers ont laissé peu de traces directes.

Une diversité qui va disparaitre puis renaître

Après les échecs des révoltes juives de 70 et 135, toute cette variété va disparaitre ou s’intégrer dans le courant pharisien qui va subsister et donner naissance à la diversité du judaïsme actuel.

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