Manuscrits

Nos traduction bibliques laissent le sentiment qu’elles sont basées sur un original unique. Or ce n’est pas le cas. Nos traductions sont basées sur une collection de manuscrits divers qui présentent des différences entre elles. Nous ne disposons pas d’un texte original. Cette notion d’original est en elle-même assez problématique. Car la Bible est une compilation de textes qui prennent des formes diverses. Ils sont écrits dans des langues diverses et sont le fruit du passage de traditions orales à des traditions écrites.

Pour l’Ancien Testament

L’Ancien Testament est composé de livres écrits principalement en hébreu. Le texte de référence est appelé: texte massorétique. Résultat d’un processus de plusieurs siècles, il est fixé au 2ème siècle après Jésus-Christ par des savants juifs. En réaction à la destruction du 2nd Temple, il s’agit de donner au judaïsme dispersé une référence textuelle commune. Mais le plus ancien manuscrit complet de ce texte est le Codex d’Alep qui date du 10ème siècle.

Nous disposons aussi, mais de manière fragmentaire, de manuscrits en hébreu qui sont plus anciens. Il s’agit essentiellement des fameux manuscrits de la Mer morte. Ils témoignent à la fois de variantes existantes mais aussi de la grande stabilité du texte au travers des siècles.

Nous disposons aussi de manuscrits qui contiennent des traductions du texte hébreu. Or il arrive que ces manuscrits sont plus anciens que les manuscrits hébreux eux-mêmes. Ils sont donc les témoins d’un état du texte antérieur à celui du texte massorétique. Il s’agit principalement de la traduction dite des Septante dont les plus anciens manuscrits en notre possession date du 1er siècle avant notre ère.

Enfin il existe des fragments de traductions anciennes de l’AT dans d’autres langues comme le syriaque ou l’araméen. Certains livres bibliques ont directement été écrits dans cette dernière langue comme une partie importante du livre de Daniel.

Pour le Nouveau Testament

Le NT a entièrement été écrit en grec. Les plus anciens fragments de livres du NT datent du début du 2ème siècle. Les plus anciens manuscrits complets sont le Codex Vaticanus et le Codex Sinaïticus qui datent de la 1ère moitié du 4ème siècle.

Comme pour l’AT, nous disposons aussi de traductions dans des langues anciennes. Les plus anciens manuscrits qui nous les rapportent, datent également des débuts du christianisme (2 au 4ème siècles).

La critique textuelle

Compte-tenu de ces données, pour établir le texte d’origine le plus vraisemblables, les exégètes se livrent à un travail dit de critique textuelle. Cette science consiste, au travers une comparaison des différentes versions d’un même texte, à en proposer la version la plus ancienne. Pour cela, elle tient compte de l’ancienneté de chaque version. Cette ancienneté est établit selon le type d’écriture utilisée ou selon la datation du support d’écriture (parchemin, papyrus, etc.). C’est ce qu’on appelle la critique externe.

Mais elle tient aussi compte de critères dit « internes » comme:

  • la leçon difficile d’un point de vue du sens ou de la grammaire, est plus probablement l’originale. Ceci contre la leçon la plus simple, parce que le copiste préférera simplifier un contenu difficile que de recopier une étrange formulation ;
  • la leçon la plus courte est plus probablement l’originale, parce que le copiste préférera ajouter du contenu qu’en retirer.

Dernier détail: il ne faut pas confondre la datation des manuscrits les plus anciens avec la date à laquelle ces textes ont vus le jour. Un manuscrit datant du 2ème siècle avant Jésus-Christ peut très bien servir de support à un texte écrit plusieurs siècles auparavant.

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