Calendrier de la fête de Pâques

Une date variable selon les années

La date de Pâques peut varier entre le 22 mars et le 25 avril selon les années. Et du coup, les dates de l’Ascension et de la Pentecôte varient aussi ! Tout comme des festivités moins connues, mais également variables comme le mercredi des cendres. Alors que la date de Noël est fixe le 25 décembre. Qu’est ce qui explique cette variation ?

Une date variable selon les confessions chrétiennes

En 2020, catholiques et protestants fêtent Pâques le 12 avril, tandis que les orthodoxes la fêteront le 19 avril. Et 2020 n’est pas une année exceptionnelle pour cela. Chaque année connait ses variations mais il peut arriver que les deux traditions fêtent Pâques le même jour. Qu’est ce qui explique cette situation ?

Une décision de principe en commun

La fixation de la date de Pâques est question abordée par le concile de Nicée (325) qui pose deux principes: les chrétiens devraient fêter Pâques le même jour, la date de Pâques est fixée au dimanche qui suis immédiatement la 1ère pleine lune après le 21 mars.

D’où vient ce principe ? D’une juxtaposition de 2 types de calendriers: lunaires et solaires.

La fête chrétienne de Pâque est la commémoration de la résurrection du Christ. Or les évangiles nous rapportent que celle-ci a eu lieu au moment où le peuple élu fêtait la Pâque (commémoration de la sortie d’Egypte) Précisément le 1er jour après le sabbat de Pâque.

Un lien avec la Pâque juive

La date de Pâques chrétienne est donc liée au calendrier des fêtes juives. Or celui ci est est basé sur un comput lunaire. Un mois correspond à un cycle complet de la lune et le mois débute avec la nouvelle lune (néoménie). Pour éviter que s’installe un décalage trop grand entre le cycle solaire et le cycle lunaire, l’usage voulait que l’on rajoute des jours, voire un petit mois. L’année, quant à elle, débutait au printemps avec le mois de Nissan (cf. Lev 23,5ss) qui est précisément le mois de la fête de Pâque pour les juifs.

Le calendrier julien

Le monde grecoromain, dans lequel se déploie principalement le christianisme, vit selon un calendrier solaire dit « calendrier julien », ainsi nommé parce qu’il date de Jules César. Il base son calcul des lunaisons sur le cycle mis au point par Meton en 433 avant Jésus-Christ. On constate que ce cycle est décalé de quatre à cinq jours par rapport à la lune réelle. De plus, le calendrier julien retarde d’environ trois jours tous les quatre siècles par rapport au soleil. Pour le moment, il a treize jours de retard sur le calendrier grégorien.

Le calendrier grégorien

A la fin du 16ème siècle, le pape Grégoire XIII impose une réforme calendaire (on parle de calendrier grégorien) qui rattrape le retard accumulé durant des siècles et correspond davantage à la durée que met la terre à tourner autour du soleil. La date du 21 mars ne tombe donc plus le même jour selon que l’on se situe dans le calendrier julien ou dans le calendrier grégorien.

Mais au 16ème siècle, le schisme entre Eglises d’Orient (les orthodoxes) et Eglise d’Occident est consommée depuis longtemps. Les orthodoxes ne veulent pas de ce calendrier et continuent à vivre selon le calendrier julien. Cette situation explique pourquoi les orthodoxes et les « occidentaux » ne fixent pas la fête de Pâques le même jour. Pourtant, les fluctuations calendaires font que parfois la date coïncide.

Les Eglises protestantes

La situation des Eglises protestantes est aujourd’hui la même que celle des catholiques romains. Les deux confessions fêtent Pâques le même jour car les deux suivent le calendrier grégorien. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Ce n’est qu’au milieu du 18ème siècle que les derniers pays de tradition protestante (Grande-Bretagne, Suède et Finlande) acceptent le calendrier grégorien !

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