Les premiers lecteurs et l’origine de l’Évangile selon Jean

Un Évangile original

L’évangile selon Jean se distingue de la première lecture des trois autres évangiles (les synoptiques). Il en diffère par son plan, ses thèmes majeurs, ses récits inconnus des synoptiques et ses discours christologiques. Cet évangile repose sur une compréhension toute particulière de Jésus qui s’est développée en parallèle de celle des synoptiques ou de Paul. Que pouvons-nous savoir aujourd’hui des origines de ce texte et de ses premiers lecteurs ?

L’école johannique

L’Évangile selon Jean est le produit d’un travail de plusieurs décennies au sein d’un groupe particulier appelé: l’école johannique. Sa figure fondatrice est vraisemblablement le disciple bien-aimé (Jn 13,23-25 par ex.), fondateur de plusieurs communautés au sein desquels se recueillent les enseignements du fondateurs et de développent des pratiques et des traditions spécifiques.

Une date de composition

La composition de l’évangile selon Jean peut être datée au plus tôt aux alentours des années 80. C’est la date à laquelle on situe généralement la rupture et l’affrontement entre la synagogue et les communautés chrétiennes. Or cette situation se situe clairement à l’arrière-plan de biens des récits johanniques (c. Jn 9,22 par ex). D’un autre coté, un papyrus retrouvé en Égypte contient quelques versets de Jn et peut-être daté de 125 environ. Il est donc loisible de fixer la date de la composition à la fin du 1er siècle de notre ère.

Un lieu de composition

Une analyse minutieuse du texte permet de penser que l’Evangile a été écrit en Syrie, tandis que les autres écrits johanniques (les épitres et l’Apocalypse) l’ont été plutôt en Asie mineure.

Des auteur successifs

La plupart des exégètes estime que le disciple bien aimé n’est pas l’auteur de l’Évangile, mais l’œuvre de plusieurs rédacteurs successifs. Les derniers chapitres de cet Évangile indique bien qu’il y a eu différentes rédactions puisqu’ils sont composés de conclusions successives. C’est dans la deuxième moitié du IIème siècle que le disciple bien-aimé est identifié à l’apôtre Jean.

Pour en savoir plus

Jean Zumstein, Le Visage et la tendresse de Dieu. Jésus sous le regard de Jean l’évangéliste. Editions Cabedita, Bière, 2014.

Daniel Marguerat (éditeur), Introduction au Nouveau Testament. Son histoire, son écriture, sa théologie. Éditions Labor & Fides, Genève, 2004.

Camille Focant & Daniel Marguerat (éditeurs), Le Nouveau Testament commenté. Editions Bayard et Labor & fides, Paries et Genève, 2012

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Remonter