Que penser de l’Apocalypse? Pourquoi s’y intéresser? Pourquoi l’étudier? Nous avons posé la question à la pasteure Dina Rajohns, qui en effet a mené une série d’études bibliques dans sa paroisse, puis organisé un voyage à Angers. Voilà ses réflexions.
Dina Rajohns, d’où vient votre passion pour l’Apocalypse ?
Depuis toute jeune, je me suis intéressée à l’Apocalypse. Son étrangeté m’interpelle. Dans mon lycée, on parlait beaucoup du dernier livre de la Bible. Je me suis rapidement rendue compte que la lire de façon littérale ne jouait pas. Il y avait autre chose là-derrière. Tout mon intérêt pour ce texte surprenant vient donc de là.
Et alors, pendant les études de théologie ?
Lors de mes études, l’intérêt a été encore plus fort. En effet, j’ai exploré la richesse symbolique de ce livre. J’ai fait mon mémoire de master sur les septénaires de l’Apocalypse (réd. Tous les ensembles de sept : sept églises, sept chandeliers, sept sceaux, sept anges, …). Plusieurs professeurs m’ont profondément marquée : Elian Cuvillier, Jacques Ellul et Pierre Prigent. Ce dernier a publié un des commentaires les plus complet existant en français. Je me suis toujours demandée en quoi l’Apocalypse révèle ce qu’elle révèle par les symboles et, en même temps, ce qu’elle révèle de Jésus-Christ par rapport au reste du Nouveau Testament. La perspective eschatologique est la même.
Quid du jugement ?
C’est le petit caillou dans la chaussure de l’Apocalypse ! Le christianisme ne ressemble pas à un canapé offrant tout le confort. Quelle est la juste place du jugement aujourd’hui ? On a dit justement beaucoup de choses à son sujet … mais qui ne sont pas toujours justes. On a, en effet, trop cherché à faire peur aux gens à partir des propos redoutables qu’on trouve dans ce livre très particulier.
Alors, que dire de rassurant aujourd’hui ?
Dieu prend au sérieux nos choix de vie. Il nous invite en effet à les vivre de façon conséquente. Le tout est dirigé par la grâce. Les paroles de l’Apocalypse nous pressent de conjuguer ces choix avec le sens de la responsabilité humaine. Ce livre délivre un message d’espérance, en particulier à celles et à ceux à qui l’avenir fait peur. Les causes d’angoisse sont nombreuses à l’heure actuelle : peur de la guerre, peur de mettre des enfants au monde, angoisse face au dérèglement climatique… Le projet de ce livre, c’est justement l’espérance. Comme le dit si bien la béatitude ouvrant le livre : « Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie, et gardent tout ce qui s’y trouvé écrit, car le temps est proche » (Apocalypse 1,3). A mon avis, tout est dit !
Nos vifs remerciements à Dina Rajohns pour ces trois entretiens!
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Dina Rajohns, d’où vient votre passion pour l’Apocalypse ?