Entretien avec Guy Lasserre (suite)

Dans ce nouvel entretien, Guy Lasserre souligne combien notre cours biblique a été en effet une ressource importante pour écrire son dernier livre sur les sacrifices dans l’Ancien Testament.

Photo de Guy Lasserre, auteur du livre "Les sacrifices dans l'Ancien Testament"
Guy Lasserre

Dans ton travail sur les sacrifices, en quoi le cours biblique t’a-t-il été utile ?

Guy Lasserre:

Le Cours biblique a accompagné et stimulé mon travail biblique pendant vingt ans. Il m’a obligé à un travail d’équipe et de recherche exigeant, me confrontant au regard des professeurs qui nous accompagnaient et des membres de l’équipe de rédaction, ce qui était une contrainte et un cadeau.

Un véritable travail d’équipe

Chaque étude était relue et discutée, paragraphe par paragraphe. Les professeurs nous apportaient les avancées de la recherche, nous orientaient dans la bibliographie et veillaient à la qualité des études. Les collègues discutaient les interprétations comme les formulations. J’y ai beaucoup appris, tant pour mes connaissances bibliques que pour ma manière de m’exprimer et d’interpréter les textes. Dans mon parcours professionnel, ce fut un des lieux les plus féconds et heureux de travail en groupe.

A la suite de deux études de notre cours biblique

Pour mon travail sur les sacrifices dans l’Ancien Testament, j’ai bénéficié de ces apports tant pour mes connaissances bibliques, pour ma manière d’écrire que pour les méthodes exégétiques, comment lire les textes, et herméneutiques, comment les interpréter. J’ai aussi repris et approfondi deux études que j’avais faites dans le cadre du cours biblique, l’une sur Lévitique 16, l’autre sur 2 Chroniques 35.

Page de couverture du livre de Guy Lasserre "Les sacrifices dans l'Ancien Testament" représentant un agneau, les pattes liées, posé sur une table
Page de couverture du livre de Guy Lasserre
Les sacrifices dans l’Ancien Testament

Pour commander le dernier livre de Guy Lasserre

Pour avoir un aperçu de cet important ouvrage, il vaut la peine en effet de consulter la note publiée par l’éditeur. Depuis ce lien, vous pouvez ainsi le commander. Vous trouverez toutes les indications utiles dans ce sens à la fin de notre article présentant cette magnifique étude.

Comment l’Eglise est-elle née?

Un livre de Simon Butticaz

Page de couverture du livre de Simon Butticaz "Comment l’Église est-elle née?", édité par les Éditions Labor et Fides à Genève
Éditeur: Labor et Fides, Genève, 2021, 279 pages

Pourquoi ce livre?

Comment l’Eglise est-elle née ? Il s’agit de mettre en évidence comment les premiers croyants ont appréhendé cette réalité qu’ils ont désignée comme « l’église ». La période étudiée couvre des années 30 à 130. Les premiers croyants se dotent d’une organisation sociale, dont il s’agit de comprendre les intérêts et les motivations. Ces communautés sont toutes juives au départ. Elles vont sortir de l’orbite du judaïsme très progressivement dès le 2e siècle. Il n’y a pas un seul modèle d’église mais plusieurs courants: judéo-chrétien, les croyants d’origine non-juives (désignés comme les « hellénistes ») et les mouvements nés de la missions de prédicateurs de Galilée. Ces derniers vont conserver les paroles de Jésus. Tous font référence à Jésus de Nazareth.

Trois périodes pour situer comment l’Eglise est-elle née

Les années 30-60: « une religion de conversion »

C’est le temps des grandes figures apostoliques (Pierre, Jacques et Jean). L’église est guidée par l’action de l’esprit et les dons particuliers de ceas grands apôtres. Le thème dominant est la prédication de la conversion, car on croyait que la fin des temps était proche. Cette première période peut être ainsi désignée, à la suite du théologien allemand Michael Wolter, comme « religion de conversion ».

Les années 60-90: « une religion de tradition »

Avec la mort des derniers témoins de la prédication de Jésus, la mémoire entre en crise. L’armée romaine détruit le temple de Jérusalem en l’an 70. La religion de conversion devient une religion de tradition. Il convient de codifier l’histoire de Jésus et les rites et pratiques des croyants. Cette évolution peut être ainsi qualifiée de « religion de tradition », à la suite toujours de Michael Wolter.

90-130: une religion du livre

Les traditions orales entrent en crise avec le temps qui passe. Le rapport ä l’empire romain et la société civile se complexifie. C’est l’avènement des écritures et des premières collections des écrits chrétiens, à l’origine du Nouveau Testament.

Qui êtes-vous Simon Butticaz?

Simon Butticaz est professeur de Nouveau Testament et traditions chrétiennes anciennes à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne. Son champ de recherche inclut ainsi la complexe question des origines historiques du christianisme. S’interroger sur « Comment l’Église est-elle née? » est une question centrale qu’il revisite et synthétise de manière très accessible. Voilà un outil indispensable pour étudier la Bible, le Nouveau Testament en particulier. Simon Butticaz est également l’auteur de « Le Nouveau Testament sans tabous », que nous vous avons présenté dans un autre article de notre blog.

A regarder sur YouTube: Simon Butticaz présente comment l’Eglise est-elle née?

Pour commander le livre

Plusieurs possibilités de trouver « Comment l’Eglise est-elle née » s’offrent ainsi à vous. Vous pouvez le commander directement chez l’éditeur ou l’obtenir dans des bonnes librairies. Nous vous recommandons ainsi Payot (en Suisse) ou La Procure (en France). Il vaut la peine de lire ce livre pour bénéficier d’une information accessible sur cet important enjeu.

Entretien avec Guy Lasserre

Auteur du livre « Les sacrifices dans l’Ancien Testament »

Guy Lasserre, pasteur et docteur en théologie de l’Église réformée évangélique du Canton de Vaud (Suisse) vient de publier une étude remarquable sur la difficile question des sacrifices dans l’Ancien Testament. Nous en avons rendu compte dans un précédent article.

Photo de Guy Lasserre, auteur du livre "Les sacrifices dans l'Ancien Testament"

Guy Lasserre, pourquoi vaut-il la peine, encore aujourd’hui, de s’intéresser à l’Ancien Testament ?

Pour moi, il y a trois raisons principales. La Bible hébraïque, devenue pour les chrétiens l’Ancien Testament, présente pour Jésus et ses premiers disciples les Écritures de référence, même si la liste de ses livres est alors encore en cours de définition. Quand ils argumentent, ils y renvoient et leur culture religieuse est déterminée par les manières dont le judaïsme de leur temps les a reçues et dont elles ont marqué ses pratiques.

Des situations historiques très diverses

Une deuxième raison est que la Bible hébraïque atteste de paroles que les traditions juives et chrétiennes ont reconnues comme Parole de Dieu. Au-travers d’elles, le Seigneur se révèle et elles permettent de reconstruire diverses manières dont les croyants qui les ont prononcées et transmises ont compris et vécu leur expérience de Dieu. Par rapport au Nouveau Testament, l’Ancien a l’avantage d’avoir été écrit sur un temps plus long et de refléter des situations historiques plus diverses.

Une histoire s’étalant sur plus de 500 ans

Le Nouveau est comme un concentré de diverses facettes de ces expériences sur un temps bref, au plus un siècle entre les paroles de Jésus et la rédaction des derniers livres, alors que l’Ancien reflète une histoire qui s’étale sur plus d’un demi millénaire, entre le temps de la royauté israélite et l’époque hellénistique, avec des traditions prétendant raconter des événements encore plus anciens. Les rapports entre religion et société y sont par exemple très divers entre des rois, jugés fidèles ou infidèles, vus comme représentants du Seigneur et des situations désespérantes d’échecs politiques et économiques ainsi que de soumission à des empires étrangers.

Comprendre d’où nous venons

Finalement, étudier l’Ancien Testament appartient au travail historique pour mieux comprendre une part importante des sources de nos sociétés occidentales. Ce travail permet aussi d’entrer dans des cultures différentes et de prendre distance de la nôtre. Il répond en plus à la curiosité humaine, comme toute recherche de connaissances.

Page de couverture du livre de Guy Lasserre sur les sacrifices dans l'Ancien Testament

Pour commander ce livre

Plusieurs possibilités de commander l’étude de Guy Lasserre s’offrent à vous: vous pouvez le trouver directement chez l’éditeur ou l’obtenir dans des bonnes libraires comme Payot (en Suisse) ou La Procure (en France). Nous vous recommandons en effet vivement la lecture de cet ouvrage, consacré à un sujet difficile et délicat mais ô combien important.

Lecture typologique de la Bible

De quoi parle-t-on?

La lecture typologique est une méthode chrétienne d’interprétation des textes de l’Ancien Testament. Son principe est de considérer les événements ou les personnages de l’AT comme des types annonçant le Christ ou d’autres événements relatées dans le NT. Parfois, elle pose aussi des antétypes qui définissent le Christ par opposition à des figures contraires.

Des racines juives hellenistiques …

Si la lecture typologique est une méthode typiquement chrétienne, elle plonge ses racines dans le judaïsme hellénistique (cf. glossaire). A Alexandrie, des philosophes juifs comme Philon cherchent à faire dialoguer leur foi avec la philosophie et les mythes grecs. Pour cela, ils mettent en rapport des figures vétérotestamentaires avec des personnages des discours philosophiques de Platon ou des récits de la mythologie grecque.

Présentes déjà dans le Nouveau Testament

Le Nouveau Testament recèle aussi des traces de la mise en place de cette méthode de lecture. Jean 3,14 par exemple, éclaire l’annonce de la mort de Jésus en croix par son rapprochement avec l’épisode du serpent de bronze de Moïse dans le désert (Nombres 21,4-9). Le tout pour affirmer le caractère rédempteur de la mort de Jésus. Le principe de cette lecture est aussi ébauchée par l’apôtre Paul lorsqu’il écrit à propos des règles alimentaires contenues dans l’AT: « c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ« .

Le rapport des chrétiens à la bible hébraïque

La question du rapport des chrétiens avec la Bible hébraïque se trouve au cœur de ce principe. Car les premiers chrétiens n’avaient pas d’autres Écritures saintes que cette bible. A la lumière de leur foi en Jésus le Messie mort et ressuscité et devant le constat que de nombreux coreligionnaires juifs ne partageaient pas cette foi, la question se pose pour eux: faut-il continuer à lire cette bible ? Et si oui, comment la lire ? C’est donc tout le rapport du christianisme au judaïsme qui se pose. Comme se posera aussi rapidement la question du lien entre les Écritures chrétiennes (le NT en voie de constitution) et juives.

La réponse de Marcion

Dans cette perspective, on trouve la réponse de Marcion. Celui-ci postule, au début du 2ème siècle, une rupture radicale entre judaïsme et christianisme. Au point d’affirmer que Jésus est une divinité opposée à celle de l’AT. Non seulement, il refuse toute valeur aux textes vétérotestamentaires. Mais en plus il expurge du canon (cf. glossaire) du NT tous les livres qui lui paraissent trop juifs En fait, il ne gardera que l’Évangile selon Luc et des lettres pauliniennes.

Le refus de cette réponse

L’Église naissante va refuser cette position. Elle va affirmer que les deux bibles (hébraïque et grecque) constituent ensemble le canon chrétien. Et donc que le lien entre les deux est de l’ordre de la continuité et non de la rupture. Le plus souvent cette continuité est pensée sur le mode promesse / accomplissement. L’AT contient les promesses de Dieu, le NT en rapporte leur accomplissement.

Origène (cf. glossaire) est le théologien chrétien qui va développer la méthode de lecture typologique dans ce contexte. Pour lui, il y a unité de la Révélation entre AT et NT. Lire les textes de l’AT dans une perspective chrétienne revient à y chercher toutes les traces (parfois infime ou absurde à nos yeux aujourd’hui) qui préfigurent Jésus-Christ.

Quelques exemples

C’est ainsi que le récit de Jonas avalée par le grand poisson (Jn 1,17) devient le type de la mort de Jésus qui se trouve ainsi annoncée. Il en va de même pour le meurtre d’Abel ou le sacrifice d’Isaac. Autant de préfiguration du destin tragique du Christ. Dans cette lecture, le passage de la mer rouge devient préfiguration du baptême, l’assomption du prophète Élie annonce soit la transfiguration, soit la résurrection, etc.

Une influence durable

Cette manière de lire les textes de l’AT va marquer toute la lecture chrétienne de la Bible et d’une certaine manière fait encore sentir ses effets jusqu’à aujourd’hui. On lui reproche cependant de trahir le sens du texte hébraïque en postulant d’y trouver ce qui n’y a pas été mis par ses auteurs.

Ta foi t’a guéri

Le coup de cœur de Daniel Marguerat pour Pâques

Ta foi t’a guéri : un livre de Pierre Trigano

Pour Daniel Marguerat, le dernier livre de Pierre Trigano « Ta foi t’a guéri » est remarquable à plus d’un titre. Ce dernier nous offre, en effet « une approche originale des récits de guérison de Jésus de la part de ce psychanalyste, à partir de la tradition juive. On est un peu décoiffé en découvrant que pour Trigano, le Jésus guérisseur vient éveiller en l’humain une puissance de bonheur enfouie au profond de lui. Relues ainsi, les guérisons de Jésus prennent une actualité percutante. »

« Va, ta foi t’a guéri »

Photo: CDC sur Unsplash

« Ta foi t’a guéri » : le livre de Pierre Trigano doit en effet son titre à la célèbre parole de Jésus, dans le récit de la guérison de l’aveugle de Jéricho « va, ta foi t’a guéri ». Nous trouvons ce récit dans l’Évangile de Marc (10,46-52). Ce récit est d’une grande force. Le miracle réside en effet non pas dans un geste thérapeutique de Jésus mais uniquement dans cette déclaration « va, ta foi t’a guéri ». C’est, selon le texte biblique, cette parole agissante et soignante qui sanctionne la guérison. Celle-ci survient en effet à la demande de la personne aveugle s’adressant avec conviction à Jésus. Ce dernier lui demande alors « que veux-tu que je te fasse? » Et la personne de répondre « mon maître, que je recouvre la vue ».

Ne laissons pas s’endormir la puissance du bonheur

Daniel Marguerat nous partage deux perles tirées de « Ta foi t’a guéri ». Celles-ci illustrent bien, en effet, le sous-titre du livre « ne laissons pas s’endormir la puissance du bonheur ». Tout un programme !

« Cultiver dans nos vies la puissance divine du bonheur et donc intégrer notre droit divin à ce bonheur » (page 22).

Jésus « nous enjoint de passer à une “nouvelle rive” de l’évolution humaine. De quitter la rive sombre et tragique, où domine provisoirement le prince de ce monde depuis la chute originelle, pour rejoindre la rive nouvelle où règne le Seigneur de l’Univers, YHWH Elohim, la puissance divine du bonheur. » (page 73).

Où commander ce livre?

Plusieurs possibilités de commander ce livre s’offrent ainsi à vous: vous pouvez le trouver directement chez l’éditeur, les Éditions Cabédita. Vous pouvez aussi l’obtenir dans des bonnes librairies comme Payot (en Suisse) ou La Procure (en France).

A table ! Les repas dans la Bible

Étudier la Bible pendant le carême 😉

Vue surplombante de deux bancs et d'une table couverte de plats les uns les plus alléchants que les autres !
Photo: Spencer Davis sur Unsplash

Les repas occupent une place centrale dans la Bible. En effet, dans le monde antique, tant gréco-romain que dans le monde juif, les repas remplissent une fonction centrale. Ils ritualisent et codifient la relation entre Dieu et les être humains. Nous trouvons ainsi, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, de nombreux textes où il est question de repas ou de rites en lien avec la nourriture. Notre cours biblique 2019-2020 explore différents textes bibliques consacrés à cette importante thématique. Pour le commander, voir ci-dessous, à la fin de cet article.

Les repas, des marqueurs identitaires forts … dès le début de la Bible

Tout au début de la Bible, dans les récits de la création du monde, le rapport à la nourriture est immédiatement thématisé. Le premier ordre donné par Dieu à l’humain concerne, en effet, ce qu’il convient de faire pour s’alimenter (Genèse 1,29-30). Et qui ne connaît pas la célèbre image du fruit défendu tendu par le serpent à Eve? Un fruit dont la tradition en a fait une pomme, en raison tout simplement du latin pomma (selon la traduction en latin de l’Ancien Testament), mot désignant tout simplement « fruit ».

Une main tendant une pomme, le tout sur fond noir, belle illustration symbolique de notre cours sur les repas dans la Bible
Photo: ANDREAS BODEMER sur Unsplash

« A table ! » les repas dans l’Ancien Testament

Au thème de la nourriture est intimement liée celle de la vie et de la mort. Ainsi, manger pour survivre, manger comme acte social. En effet, comme dans toute société antique, la question de la nourriture fait l’objet de nombreux rituels et de nombreuses prescriptions, à commencer par tout ce qui touche à la complexe question des sacrifices. A ce sujet, nous vous recommandons vivement la lecture du livre de Guy Lasserre sur les sacrifices dans l’Ancien Testament, qui vient d’être publié.

A table ! » les repas dans le Nouveau Testament

Les repas occupent aussi une belle place dans le Nouveau Testament. Ainsi, le célèbre récit dit des « noces de Cana » (Évangile de Jean 2,1-11) préfigure la gloire à venir de Jésus, associée à l’idée de la joie et de la convivialité. Certains repas révèlent un aspect fondamental du ministère de Jésus, comme celui de l’intégration des personnes exclues. C’est par exemple le cas du repas de Jésus avec les pécheurs, rapportés par les Évangiles de Matthieu (9,9-13, de Marc (2,13-17) et de Luc (5,27-32). A cela s’ajoutent bien sûr les récits de multiplication de nourriture (pains ou poissons) et, bien évidemment , les récits d’institution du dernier repas, dont le plus ancien est celui rapporté par l’apôtre Paul dans sa Première lettre aux Corinthiens (11,23-26).

Pour commander notre cours « A table! Le repas dans la Bible

Page de couverture de notre cours biblique "A table! Les repas dans la Bible"  (cours 2019-2020)
Illustration du cours « A table! Le repas dans la Bible » Cours biblique 2019-2020

Rien de plus simple pour commander ce cours, en remplissant le formulaire de mande directement dans notre site. Voilà une belle occasion, en effet, de se plonger, durant le Carême ou à tout autre moment de l’année, dans la thématique des repas dans la Bible.

Les sacrifices dans l’Ancien Testament

Un livre de Guy Lasserre

Page de couverture du livre de Guy Lasserre, Les sacrifices dans l'Ancien Testament, Labor et Fides, Genève, 2021.
Labor et Fides, Genève, 2021, 228 pages

Les sacrifices: un des dossiers les plus délicats de l’Ancien Testament

S’il est une notion qui signifie l’inévitable écart entre les temps anciens et nous, c’est bien celle de sacrifice. En effet, par sacrifice on entend généralement une intense série d’efforts et de privations pour atteindre un objectif exceptionnel (« faire de grands sacrifices » pour gagner une médaille d’or aux jeux olympiques). Mais, dans l’Ancien Testament – tout comme dans d’autres religions – la fonction des sacrifices renvoie à d’autres choses: s’attirer les bonnes grâces des forces divines (tout comme vis-à-vis du roi), signifier la reconnaissance ou obtenir pardon ou réparation de la relation avec Dieu. A la pratique des sacrifices est indéniablement liée une forme de violence, par la mise à mort d’animaux, voire même d’être humains dans certaines anciennes civilisations, mais la ritualisation des sacrifices la limite. Dans l’Ancien Testament, les sacrifices sont nécessaires au culte. On doit à Guy Lasserre, dr en théologie et pasteur de l’Église réformée évangélique du Canton de Vaud (EERV), cette très précieuse et fort utile contribution. L’auteur nous aide à y voir beaucoup plus clair dans ce délicat dossier. Il passe ainsi en revue quelques textes importants de l’Ancien Testament parlant de sacrifices. Voilà un sujet à aborder sans tabou, avec méthode et honnêteté intellectuelle, pour étudier les textes bibliques de façon critique.

Belle illustration de l'enjeu particulier des sacrifices dans l'Ancien Testament: un agneau innocemment couché, les yeux fermés, contre une palissade en bois
Photo: Daniel Sandvik sur Unsplash

Des textes scrutés en détail

Guy Lasserre passe en revue des textes clés de l’Ancien Testament parlant de sacrifices. Il aborde ceux-ci toujours selon le même canevas. Tout d’abord, une introduction présente la thématique propre à chaque texte étudié et en précise le contexte historique. Ensuite, un commentaire permet de prendre la mesure de la profondeur du propos du texte. Enfin, l’auteur dresse une synthèse de son analyse et donne des ouvertures en direction du Nouveau Testament et aussi quelques remarques à des fins d’actualisation. Un chapitre d’introduction offre un premier repérage de la thématique, les principales définitions et des clarifications de méthode.

Photo: Mick Haupt sur Unsplash

Une série de 6 textes fondamentaux de l’Ancien Testament sur les sacrifices passés au crible

Ensuite, six chapitres explorent les principaux textes, tirés des livres du Lévitique (Lv 1, « Tout donner », chapitre 2 et Lv 16,1-28 « Vivre la réconciliation », chapitre 6), des Nombres (Nb 28,1-8 « Une relation pour chaque jour », chapitre 3) de l’Exode (Ex 24,1-11 « Célébrer l’Alliance », chapitre 4), du Deutéronome (Dt 12,2-28 « Des repas de fêtes », chapitre 5) et enfin de II Chroniques (2 Ch 35,1-19 « Des rites en évolution », chapitre 7). Ces titres de chapitres sont emblématiques des enjeux centraux liés à la question des sacrifices: l’histoire, en devenir, des relations harmonieuses entre communautés humaines et forces divines, une ouverture sur le devenir.

De l’Ancien Testament à aujourd’hui

Un chapitre conclusif – intitulé « De l’Ancien Testament à aujourd’hui » – reprend les résultats en montrant les grandes lignes de l’évolution du mot sacrifice et des pratiques jusqu’à leur abandon, puis présente quelques enjeux concernant les rites, la spiritualité et les questions écologiques.

Où commander ce livre?

Plusieurs possibilités de commander ce livre s’offrent à vous: vous pouvez le trouver directement chez l’éditeur ou l’obtenir dans des bonnes libraires comme Payot (en Suisse) ou La Procure (en France). Nous vous recommandons vivement la lecture de cet ouvrage, consacré à un sujet difficile et délicat mais ô combien important.

Éthique ou morale?

Un concentré éthique: trois mots anglais écrits à l'aides de lettres de Scrabble: Truth (vérité), Beauty (beauté) et Goodness (bonté)
Photo de Brett Jordan sur Unsplash

L’alternative paraît simple. On préfère l’éthique à la morale. En effet, on définit volontiers la deuxième comme un système de règles à respecter, certes pur le bien de toutes et tous, mais règles tout de même ! Par contre, parler de la première apparait d’emblée comme plus ouvert. On définit ainsi volontiers l’éthique comme une réflexion critique sur un système de valeurs.

Éthique ou morale? Comment trancher alors?

Statuette (en bronze?) illustrant le philosophe, assis la tête reposant sur sa main droite.
Photo : Tingey Injury Law Firm on Unsplash

Éthique ou morale? Généralement, on appelle la philosophie au secours. Il s’agit d’ouvrir une réflexion critique sur les valeurs. Une réflexion ainsi ouverte, prête à la remise en question, disponible à la critique. La conviction qui domine alors, c’est celle d’une pensée en devenir, constamment en mouvement et capable de s’adapter.

Enjeux bibliques

Nos cours bibliques fournissent des études permettant de thématiser ces questions. ceci à partir de l’analyse de textes précis. Notre cours 2021-2022 aborde des thèmes comme l’identité chrétienne, la souffrance ou la persévérance. Ce cours est consacré aux deux Lettre de Pierre et à la Lettre de Jude, que l’on trouve dans le Nouveau Testament. Pour s’inscrire, rien de plus simple.

Photo : Sixteen Miles Out sur Unsplash

Des outils précieux pour étudier la Bible

Dans notre site, vous trouverez de nombreuses ressources pour étudier la Bible. Nous vous recommandons en particulier notre Top 3 des Bibles d’étude en français. Dans cet article vous trouverez ainsi une présentation des trois meilleures Bible d’étude en français. A savoir La Traduction œcuménique de la Bible, la Bible de Jérusalem et la Nouvelle Bible Segond. Nous vous invitons également à consulter notre Top 3 des dictionnaires bibliques. Ces dictionnaires sont de précieux compagnons d’étude. Ils fournissent de nombreux renseignements et permettent de mieux comprendre le monde dans lequel les livres contenus dans le Nouveau Testament ont vus le jour.

Comment tenir bon à l’heure actuelle?

Comment tenir bon ? Photo d'un alpiniste en train de gravir une falaise et tenant fermement sa corde
Photo de Maja Kochanowska sur Unsplash

Tenir bon, à l’heure actuelle?

Comment tenir bon à l’heure actuelle? Cette question, nous sommes nombreuses et nombreux à nous la poser. En effet, les temps que nous traversons sont compliqués. Ces questions, les communautés chrétiennes se les posent aussi. Hier comme aujourd’hui. En effet, il n’est pas simple de tenir bon à l’heure actuelle, au moment de la baisse généralisée des pratiques et de la montée de l’individualisme. C’est de moins en moins évident de tenir le coup! Les défis de la sécularisation (séparation toujours plus nette entre institutions religieuses et société civile) mettent toujours plus de pression!

Comment tenir bon à l’heure actuelle, entre terre et ciel?

Notre cours biblique actuel (2021-2022) s’interroge précisément sur le sort des communautés chrétiennes d’Asie Mineure au premier et au deuxième siècle de notre ère. Intitulé « A l’épreuve du temps et du monde », il s’interroge sur la situation des premières communautés chrétiennes, dont nous parlent dans le Nouveau Testament. Il s’intéresse en particulier aux deux Lettres de Pierre et à la Lettre de Jude. Un ensemble de sept études, comprenant analyse de textes, et aussi des questions pour la réflexion individuelle ou personnelle.

Comment tenir bon ? Une échelle plantée dans un lac, tenant en équilibre, avec une personne (statue?) juchée tout en haut et saluant de la main
Photo de Armand Khoury sur Unsplash

Jetez-vous à l’eau!

Il est encore possible de s’inscrire à notre cours 2021-2022 ! Celui-ci comprend une étude introductive présentant ce qu’on peut savoir, en effet, des premières communautés chrétiennes dont il est question dans les deux Lettres de Pierre et la Lettre de Jude. Ces communautés, un peu comme les nôtres, comptaient des membres de différentes provenance: juifs de la diaspora, citoyens de langue grecque convertis au judaïsme, gens de passage, notables de la cité. S’accommoder avec les exigences de la vie citoyenne à la romaine né’tait pas chose simple. La foi, la persévérance, des encouragements à résister à la pression, le courage d’endurer la souffrance,… voilà quelques unes des thématiques stimulantes abordées dans notre cours biblique. Un, deux, trois, on y va !

Trois personnes sautant, du haut d'une grande falaise, dans la mer
Photo de Jo Leonhardt sur Unsplash

Lire le Nouveau Testament sans tabous

Vous cherchez un guide pour lire le Nouveau Testament sans tabous. Voilà une belle ressource. En effet, cet ouvrage concis et très accessible vous rendra de grands services. Il aborde ainsi sans détour quelques uns de ces sujets tabous: le monothéisme est-il une religion intolérante? Le tombeau de Jésus était-il vraiment vide? L’apôtre Paul était-il misogyne? En lien avec cette question, ne manquez donc pas notre coup de cœur de Noël 2021. A l’heure où les fake news rôdent un peu trop facilement, voici donc une ressource salutaire !

Page de titre du livre de Simon Butticaz intitulé  Le Nouveau Testament sans tabous et publié par Labor et Fides (Genève, 2021).
Simon Butticaz, Le Nouveau Testament sans tabous, Labor et Fides, Genève, 2021

Vous avez dit « sans tabous »?

Photo d'un mur en béton avec un panneau d’interdiction d'entrer ("do not enter")
Photo: Kyle Glenn sur Unsplash

La notion de tabou est ne laisse pas indifférents. Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia, le tabou se définit, en ethnologie, comme « un acte interdit parce que touchant au sacré, et donc dont la transgression est susceptible d’entraîner un châtiment surnaturel » ! Simon Butticaz nous invite donc à lire le Nouveau Testament sans tabous.

Qui êtes vous Simon Butticaz?

Simon Butticaz est professeur de Nouveau Testament et de traditions chrétiennes anciennes à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne (Suisse). Il a également travaillé comme pasteur dans l’Église Réformée évangélique du Canton de Vaud et comme collaborateur chargé des relations avec les Églises de Suisse auprès de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (actuelle Église évangélique réformée de Suisse).

Comment commander ce livre?

Ce livre peut être commandé directement sur le site de l’éditeur, les Éditions Labor et Fides à Genève. Vous le trouverez aussi facilement dans des bonnes librairies comme par exemple la Libraire Payot en Suisse romande ou la libraire La Procure en France.

Des magnifiques ressources pour lire le Nouveau Testament sans tabous, avec nos cours bibliques

Ce livre est une belle ressource pour étudier la Bible sans tabous. Il peut servir de support et de manuel d’introduction pour nos cours bibliques. Pour s’y inscrire, rien de plus simple, en suivant ce lien. En 2020, au début de la pandémie, nous avons mis en ligne quatre cours gratuits. Parmi, ceux-ci Les stratégies de la confiance ou Vivre, prier, comprendre offrent des ressources précieuses pour l’étude critique de la Bible. A consommer sans tabous !

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